Cette année, les entrepreneurs (auto-entrepreneurs, micro-entrepreneurs…) vont devoir faire face à des changements fiscaux et sociaux significatifs. Aujourd’hui, le contexte économique et budgétaire a changé, notamment depuis la mise en place de la loi de finances de 2024 qui a modifié en profondeur le régime fiscal, les cotisations sociales, la TVA, mais aussi les modalités de déclaration des revenus professionnels et le calcul du montant des cotisations. Ces nouveautés fiscales nécessitent une nouvelle gestion sociale et fiscale des activités des entreprises, quel que soit leur chiffre d’affaires ou leur statut d’entrepreneur. Découvrez avec nous les nouveautés de la fiscalité des auto-entrepreneurs en 2025.
L’année 2025 est marquée par la loi sur le redressement budgétaire, tout en conservant une importance particulière à la création d’entreprise, à l’innovation et à la transition écologique, qui est l’un des sujet majeur dans la société d’aujourd’hui. Ces changements se traduisent par la mise en place de réformes impactant le régime fiscal et social de chaque auto-entrepreneur et micro-entrepreneur. Les répercussions de ces changements se voient sur le calcul des impôts, des cotisations sociales versées à l’URSSAF, mais aussi dans la CFE (cotisation foncière des entreprises), le calcul des bénéfices professionnels et également sur le revenu.
Pour cela, chaque entrepreneur individuel doit comprendre l’importance de ces évolutions pour adapter au mieux la déclaration des revenus, le calcul des cotisations sociales et fiscales, et aussi pour choisir la bonne option de versement libératoire, si c’est leur cas. Le régime forfaitaire, avec ses abattements spécifiques selon l’activité (BIC, BNC, commerciale ou libérale), reste un élément central dans la gestion fiscale et sociale d’une micro-entreprise.
KER accompagne chaque auto-entrepreneur afin de sécuriser ses démarches sociales et fiscales tout en optimisant son régime forfaitaire et le calcul du montant des cotisations. Aujourd’hui, toutes les entreprises sont impactées, que vous ayez une activité commerciale, libérale ou artisanale. Ces nouvelles réformes impactent directement votre régime fiscal et social, le calcul des impôts, des cotisations, ainsi que le versement des charges auprès de l’URSSAF.
I. Les mesures fiscales générales impactant les entrepreneurs
A. Barème de l’impôt sur le revenu et contributions exceptionnelles
Cette année, le barème de l’impôt sur le revenu a été revalorisé de 1,8 % afin de compenser l’inflation grandissante en France. Cette évolution fiscale a un impact direct sur les auto-entrepreneurs qui déclarent leur revenu selon le régime micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou micro-BNC (bénéfices non commerciaux). Par ailleurs, certains entrepreneurs ont pu opter pour le versement libératoire (le versement libératoire de l’impôt sur le revenu est réservé a chaque micro-entrepreneur dont le revenu fiscal de référence du foyer fiscal de l’avant-dernière année (année N-2), qui n’excède pas un certain seuil pour une part de quotient familial, ce versement libératoire de l’impôt sur le revenu est calculé par application au montant mensuel ou trimestriel du chiffre d’affaires ou des recettes hors taxes selon des taux précis) ; ceux-ci doivent tout de même suivre de près ces ajustements pour bien gérer leur imposition. Quel que soit le type d’activité exercée (commerciale, libérale, prestations de services), le foyer fiscal, en fonction de sa composition et de ses revenus, verra donc son imposition évoluer.
Par ailleurs, une nouvelle instauration d’une contribution différentielle sur les hauts revenus a été mise en place. L’objectif est de mettre en place une imposition minimale avec un taux de 20 % sur les revenus dépassant 250 000 € pour les foyers fiscaux. Cette instauration vise principalement les entrepreneurs à forte activité et particulièrement les structures ayant dépassé les plafonds du régime micro-entreprise et basculé par la suite dans un régime réel.
B. Dons et défiscalisation
La loi de finances de 2025 prolonge et élargit la réduction d’impôt sur les dons faits aux associations. Les auto-entrepreneurs pourront bénéficier d’un taux réduit d’impôt de 75 % pour les dons effectués à des associations d’aide aux personnes en difficulté, dans la limite de 1 000 € par année. Pour les entrepreneurs, cela permet une stratégie d’optimisation fiscale tout en contribuant à l’intérêt général et en aidant des personnes dans le besoin. Cette mesure permet donc à chaque entrepreneur de réduire l’imposition de son foyer fiscal.
Le maintien de la défiscalisation des pourboires est confirmé : ils restent exonérés d’impôts. Cela représente un avantage considérable pour les micro-entreprises et les auto-entrepreneurs du secteur de la restauration et des services.
II. Les nouveautés fiscales spécifiques aux entreprises
A. Fiscalité des grandes entreprises
Les grandes entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires sont désormais soumises à une contribution exceptionnelle sur leurs bénéfices avec un taux à hauteur de 20,6 % et pouvant aller jusqu’à 41,2 % pour les entreprises dépassant les 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cette mesure n’impacte pas les micro-entreprises, mais elle illustre la tendance à renforcer la fiscalité des entreprises.
B. TVA et micro-entrepreneurs
Une des nouveautés de cette année est l’abaissement du seuil de franchise de base de TVA à 25 000 € de chiffre d’affaires, et cela quel que soit le type d’activité (ventes, prestations de services, activités libérales). C’est un changement fiscal important pour les auto-entrepreneurs, qui vont devoir facturer la TVA, effectuer des déclarations mensuelles ou trimestrielles, et verser les montants correspondants à l’URSSAF. Cette réforme peut avoir un impact considérable sur le chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur et par conséquent son revenu. Ce sont principalement les entreprises réalisant des activités de prestations de services (BNC ou BIC) qui sont les plus affectées et concernées par la réforme. En effet, elles vont devoir intégrer la TVA dans le calcul de leur chiffre d’affaires, mettre à jour les logiciels de caisse et de facturation, mais aussi effectuer des déclarations régulières.
Les entrepreneurs doivent par conséquent anticiper cette charge supplémentaire dans le calcul de leur prix de vente, ce qui aura des répércussions sur leur chiffre d’affaires.
La gestion sociale et fiscale devient alors plus complexe pour les entrepreneurs, notamment pour le calcul des cotisations forfaitaires.
C. Réformes des crédits d’impôt et aides à l’innovation
Le crédit d’impôt recherche (CIR) est réformé avec une réduction et une suppression de certaines dépenses, une réduction de l’assiette et également la fin du régime « jeune docteur » qui permettait aux entreprises de récupérer un crédit d’impôt de 30 % des dépenses de recherches et développements. Par ailleurs, le crédit d’impôt innovation (CII) est maintenu jusqu’en 2027, mais son taux va progressivement être abaissé de 30 % à 20 %.
Les entrepreneurs souhaitant créer une activité innovante doivent donc revoir leur stratégie d’investissement et vérifier s’ils peuvent toujours bénéficier de ces dispositifs d’abattement. Les entrepreneurs peuvent tout de même bénéficier de certaines aides à l’apprentissage, sous certaines conditions.
D. Transmission et cession d’entreprise
Afin de faciliter et d’encourager la transmission, la loi prévoit des exonérations renforcées sur les plus-values professionnelles, notamment en cas de départ à la retraite ou de cession d’activité. Ces exonérations concernent les auto-entrepreneurs qui souhaitent vendre leur activité en BIC ou en BNC, ce qui facilite la gestion des bénéfices issus de la vente.
Certains abattements fiscaux sont prolongés pour faciliter la reprise d’activités commerciales, artisanales ou libérales. Il est conseillé de bien déclarer les plus-values lors de la cession pour bénéficier des régimes d’exonération disponibles.
Voici quelques exemples :
- La loi de finances de 2025 prolonge jusqu’au 31 décembre 2031 l’abattement fixe de 500 000 € sur les plus-values de cession de titres, réservé aux dirigeants de PME qui cèdent leur entreprise lors de leur départ à la retraite.
- Abattement spécifique sur les droits de mutation en cas de transmission familiale, notamment avec le pacte Dutreil, qui permet de réduire significativement le coût fiscal tout en assurant la continuité de l’activité.
- La transmission d’exploitations agricoles ou viticoles bénéficie désormais de plafonds d’exonération beaucoup plus élevés (jusqu’à 600 000 € d’abattement pour un engagement de conservation de 5 ans).
E. Fiscalité environnementale
Cette année, une nouvelle taxe annuelle a été mise en place. Elle concerne les flottes de véhicules d’entreprises dépassant les 100 unités. L’objectif est d’inciter les entreprises à utiliser des « véhicules propres » dans le cadre de la transition énergétique. Cette taxe concerne principalement les entrepreneurs commerciaux disposant d’une flotte importante.
F. Suppression et report de certaines taxes
La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est reportée à 2030. Pour cela, nous assistons à une baisse progressive des taux dès 2026. Les auto-entrepreneurs doivent donc poursuivre l’intégration de cette cotisation dans leur calcul fiscal et social. La réduction d’impôt liée à l’adhésion à un organisme de gestion agréé est supprimée, impactant certains auto-entrepreneurs qui bénéficiaient de cette option.
III. Mesures sectorielles et dispositifs territoriaux
A. Soutien au secteur agricole
Les exploitants agricoles bénéficient d’option d’aménagements fiscaux, avec des déductions et des abattements :
- Certaines terres agricoles (prés, pâturages, vergers…) sont exonérés de 30% en métropole.
- Des exonérations de taxe foncière professionnelle (elle passe de 20 à 30% en métropole)
- Le gouvernement a annulé la hausse prévue de la taxe sur le gazole non routier (GNR), utilisé par les engins agricoles, cette mesure est un avantage fiscal significatif car le GNR est 40% moins cher que le gazole classique.
- Mise en place de dispositifs d’exonérations des plus-values pour faciliter la transmission d’exploitations agricoles.
B. Dispositifs zonés et aides à l’implantation
Le développement des dispositifs zones franches urbaines (ZAFR), quartiers prioritaires (QPV), France ruralités revitalisation et bassins d’emploi à redynamiser permet aux micro-entreprises implantées dans ces zones de bénéficier d’exonérations fiscales et sociales, facilitant la création et le développement d’activités commerciales et de prestations de services.
Tableau récapitulatif des principales mesures fiscales 2025
Mesure fiscale | Description | Date d’application |
---|---|---|
Barème IR revalorisé | +1,8 % sur toutes les tranches d’imposition | 2025 |
Contribution différentielle hauts revenus | Imposition minimale de 20 % au-delà de 250 000 € de revenu fiscal | 2025 |
Seuil TVA auto-entrepreneur | Abaissement à 25 000 € de chiffre d’affaires | 2025 |
Hausse progressive des cotisations sociales auto-entrepreneurs | Taux relevé pour activités libérales et commerciales 24,6% (BNC), 12,3% (BIC), 21,2% (services) | 2025 |
Taxe exceptionnelle grandes entreprises | 20,6 % ou 41,2 % selon chiffre d’affaires | 2025 |
Réforme CIR/CII | Réduction des taux et assiette | 2025 |
Transmission d’entreprise | Exonérations renforcées sur plus-values | 2025 |
Taxe sur flottes de véhicules | Pour entreprises >100 véhicules | 2026-2030 |
Suppression réduction impôt comptabilité | Fin de l’avantage OGA | 2025 |
IV. Recommandations pratiques pour les auto-entrepreneurs
A. Anticiper les impacts sur la trésorerie et la gestion
- Chaque micro-entreprise et micro-entrepreneur devront adapter leur facturation et leur comptabilité à la nouvelle réglementation de TVA ; avec l’abaissement du seuil de franchise, de nombreux auto-entrepreneurs devront désormais déclarer leur TVA, revoir leur calcul des montants des cotisations sociales et fiscales versées à l’URSSAF, et penser à mettre à jours les outils et logiciels de gestion.
- Évaluer l’impact des nouvelles contributions et taxes sur la rentabilité, notamment le calcul du bénéfice lié aux cotisations sociales forfaitaires et à l’impôt, en tenant compte des nouvelles règles, y compris pour les activités commerciales, libérales et de prestations de services.
- Mettre à jour les outils et logiciels de caisse, de facturation et de gestion sociale, nécessaires pour permettre la déclaration correcte des revenus, cotisations, et le respect des obligations fiscales.
B. Optimiser la stratégie fiscale
- Prendre en compte les dispositifs d’exonération ou d’abattement, en sécurisant le statut d’auto-entrepreneur, la mise en œuvre de dispositifs d’abattements qui varient en fonction du statut, du chiffre d’affaires et de la situation géographique, notamment en zone franche ou en zone rurale.
- Concevoir une politique d’investissement et d’innovation, par exemple, les crédits d’impôt et aides à l’innovation dans la stratégie de développement devront tenir compte des évolutions du CIR et du CII.
- Anticiper et préparer la transmission de l’entreprise permet de bénéficier de plus-values d’exonérations fiscales et de rationaliser la charge fiscale.
C. Se faire accompagner
Un bon accompagnement est essentiel pour sécuriser la déclaration des revenus, le calcul des cotisations sociales auprès de l’URSSAF, le choix du régime fiscal et l’optimisation du versement libératoire. Chez KER, nos experts vous accompagnent dans toutes les étapes de la gestion fiscale et sociale de votre activité professionnelle.
Calendrier des échéances fiscales pour les auto-entrepreneurs en 2025
Échéance | Impôt/taxe |
---|---|
1er mars 2025 | Abaissement du seuil d’exemption de TVA à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel pour les micro-entrepreneurs |
10 avril au 5 juin | Période de déclaration des revenus 2024. Les dates limites varient selon le département de résidence |
3 mai et 18 mai 2025 | Dates limites pour le dépôt des déclarations fiscales annuelles des professionnels, selon la forme de l’entreprise et son régime fiscal |
3 mai 2025 | Date limite pour la déclaration de la TVA pour chaque auto-entrepreneur ayant opté pour le régime réel simplifié |
15 mars, 15 juin, 15 septembre, 15 décembre | Paiement acompte IS (en fonction de la date de clôture) |
15 septembre (ou étalement si le montant est supérieur à 300€) | Paiement du solde d’impôt sur le revenu |
15 décembre 2025 | Date limite de paiement de la CFE pour l’année 2025 |
31 décembre | Déclaration de la CFE pour chaque auto-entrepreneur |
L’année 2025 constitue un tournant majeur pour les entrepreneurs qui doivent s’adapter rapidement à un régime fiscal et social en constante évolution. Les enjeux majeurs de ces réformes sont principalement : les déclarations des revenus, le calcul des cotisations sociales et fiscales auprès de l’URSSAF, le choix du régime d’imposition, le versement libératoire, le montant des cotisations, et l’optimisation de l’imposition selon la fonction exercée, le titre professionnel et la composition du foyer fiscal.